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26/06/2013

Le traitement de Gérard

Un chat singulier

Comme chaque jour, Noémie dix ans rentre de l'école avec hâte et se réjouit de retrouver son chaton siamois Nestor qu'elle fait volontiers jouer avec un bouchon attaché à une ficelle, qu'elle câline sur ses genoux et écoute ronronner de plaisir. Elle lui verse une écuelle de lait. C'est un cadeau de sa mère Laurence qui s'est séparée de son mari l'an passé et a offert à sa fille une compensation à cette rupture mal vécue par la gamine. Mais aujourd'hui, en pénétrant dans l'appartement elle s'étonne d'y trouver sa mère si tôt en compagnie de son ami Louis, qu'elle déteste. Ce dernier a des prétentions d'installation en couple et souhaiterait qu'elle l'appelle «papa». Il sent la cigarette, a une barbe qui pique, reste brutal et maladroit sans lui inspirer confiance. Assise dans le canapé à côté de son compagnon, sa mère lui annonce avoir une bonne nouvelle. Ils vont partir très vite en Indonésie tous les trois où Louis vient d'accepter un emploi rémunérateur et doit s'occuper pendant plusieurs mois d'un chantier de construction. Ils lui montrent les photos idylliques de la nouvelle maison toute équipée qui donne sur une plage de sable fin avec des palmiers. La fillette panique, pleure, elle refuse de partir et changer d'école en cours d'année, de perdre ses copines pour vivre une nouvelle situation d'abandon à l'étranger. Elle serre son chat contre elle avec effusion. Celui-ci miaule, cherche à se dégager, se débat et griffe. Louis, agacé, ne manque pas de relever : Tu vois bien qu'il est méchant et dangereux ce chat ! Noémie hurle : C'est toi qui n'est pas chez toi ici et... Elle n'a pas le temps de finir sa phrase que sa mère lui administre une gifle et lui ordonne de monter dans sa chambre. La décision est prise, c'est comme ça et pas autrement, elle est encore trop jeune pour décider et n'a pas voix au chapitre !

Au petit matin, des bruits de déplacements de meubles et des phrases chuchotées la réveillent. La fillette n'a rien oublié et se lève contrariée avec rancune. Sa mère est tout sourire. Stupeur, elle découvre le salon encombré de cartons. Elle cherche partout son chat sans le trouver. Il s'est peut-être sauvé ou se trouve enfermé dans un des colis ! Quoi qu'il en soit, s'il n'est pas de retour dans une heure tant pis, le départ est fixé et les voisins prévenus pourront le récupérer et le confier à la SPA.

Le camion de déménagement bondé est parti plus tard que prévu, mais le chat introuvable n'est pas revenu. Noémie anxieuse l'a appelé et cherché en vain pour finir par laisser une assiette de croquettes sur le rebord de la fenêtre. Un ami de la famille s'offre de les conduire à l'aéroport. En ouvrant le coffre pour sortir les bagages la fillette aperçoit le sac de transport tout neuf acheté la veille pour l'animal et éclate en sanglots. Un miaulement timide attire son attention. A travers le filet elle voit les yeux du chat qui la fixent. Malin, il s'est réfugié et a passé la nuit dans le sac prêt à partir.

17/06/2013

Le traitement de Christine Coulon

Un train régional. Il roule dans la campagne. C'est l'hiver. Fin de journée – nuit.

Un homme entre deux âges est assis dans un wagon désert. Tous les autres voyageurs sont entrain de descendre. Un jeune homme blond monte seul et après un temps d'hésitation, s'assied en face du voyageur qui lit son journal qu'il abaisse. Bref regard, signe de tête, et il reprend sa lecture sans réaliser que le jeune homme le regarde intensément.

Le train roule rapidement, freine, s'arrête et une annonce est faite : « Incident sur la voie, ne pas descendre ».

Cela se prolonge. Les deux voyageurs un peu excédés par le retard inévitable se lèvent, vont sur la plate-forme et ouvrent la porte donnant sur la voie. L'incident se termine : c'était une vache égarée sur les voies.

Le train redémarre doucement. Au moment où le plus âgé des voyageurs se penche pour refermer la porte, le jeune homme lui assène un violent coup sur la tête et le jette sur la voie puis referme la porte et va s'asseoir à sa place.

Il attrape le blouson de l'homme agressé, fouille dans son portefeuille, regarde attentivement sa carte d'identité, claque des doigts.

« Et merde, c'était pas encore le bon ! »

15/06/2013

3 hommes à abattre