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17/04/2013

"Grand oral", un traitement d'Isabelle

Eva, jeune étudiante en histoire à la Sorbonne s'apprête à passer un « oral-test » , destiné à la préparer à l'épreuve tant redoutée du « grand oral d'agrégation ». Devant un professeur qu'elle admire et quelques étudiants, elle maîtrise mal ses émotions : la voix lui manque, elle bredouille . Les commentaires du professeur sont sans appel, il ne prend même pas la peine de la regarder ou de s'adresser à elle. Elle tente en vain, à la sortie de l'amphithéâtre, d'avoir une explication avec lui. Il n'en faut pas plus pour ébranler sa confiance et son fragile rapport au savoir : c'est décidé, elle abandonne ! Sur le boulevard Saint-Michel, elle avance comme en apesanteur, dénoue son chignon trop serré et abandonne négligemment son cabas au pied d'une poubelle.

Réfugiée dans le métro, elle se retrouve fortuitement installée face au professeur. L'irruption dans la rame d'un musicien marginal interrompt la gêne réciproque. Tout en chantant, le musicien, se rapproche du professeur et cherche par un jeu comique à capter son regard .Une fois sa chanson terminée, il lui demande de commenter sa prestation. Le professeur, explique alors avec lassitude qu'il fait passer des oraux à longueur de journée et qu'il est fatigué. Le musicien, de plus en plus agacé par l'indifférence affichée du professeur provoque une sorte de grand oral inversé : c'est le professeur qui doit répondre avec sincérité à ses questions, chaque mauvaise réponse étant sanctionnée par un gage de plus en plus burlesque. Poussé dans ses retranchements, celui-ci « se met progressivement à nu » devant des passagers amusés puis médusés.

Dans ce monde sous-terrain, sorte de théâtre d'ombres, les codes ne sont plus les mêmes : la valeur du « candidat »n'est plus cette fois maîtrise de soi et raison mais sensibilité et authenticité. Tentée quelques instants de se venger du professeur ,Eva observe le début de la scène avec une certaine délectation. Mais touchée par les révélations , elle s'interpose verbalement et brosse ironiquement le portrait d'un professeur dévoué à ses élèves, qui ne peut plus donner l'aumône d'un regard parce qu'il a déjà trop donné. (Elle a eu sa revanche, tout en sauvant le professeur d'une humiliation proportionnelle à celle qu'elle a subie quelques minutes plus tôt).

En remontant les marches de la station , qui la ramènent à la lumière et au monde du dessus, elle sourit de nouveau. Plus tard, sur le boulevard Saint-Michel, elle retrouve la poubelle et glisse son épaule dans l'anse du cabas.

PDP : Eva est amenée à comprendre que le véritable handicap n'est pas la surcharge mais l'absence d'émotions. Son estime de soi et son rapport au savoir s'en trouveront renforcés.

Commentaires

Bonsoir, Isabelle, je pense que j'ai la dernière version en date...

Comme nous en avons parlé, l'une des difficultés est le sujet, tant que l'examen que de la discussion dans le métro. Mais la structure est bien, solide et ramassée.
Au niveau de la forme, il faut éviter les expressions en guillemets. Un traitement est un récit, écrit, mais linéaire et purement descriptif qui prépare le travail du scénario proprement dit qui est encore plus rigoureux. Il ne doit y avoir que ce que l'on voit et ce que l'on entend sans porter de jugement, ni chercher à expliquer ce que le spectateur devra comprendre par lui-même. Par exemple, une expression comme "la valeur du « candidat »n'est plus cette fois maîtrise de soi..." ne peut pas entrer dans un traitement. il faut rester sur les actes des personnages et l'évolution de leurs rapports qui doivent donner le sens du récit.
Le premier paragraphe est bien mieux à ce niveau.

Bon courage.

Vincent

Écrit par : Vincent | 17/04/2013

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